Injections d'acide hyaluronique : ce qu'il faut savoir


Le scandale des prothèses mammaires PIP jette le doute sur les produits implantables en esthétique. Voici tout ce qu’il faut savoir pour se faire injecter en limitant les risques. Lire l'article sur ELLE Beauté)

Des dizaines de nouveautés sont lancées chaque année

Depuis quelques semaines, tous les matériaux esthétiques implantables (produits de comblement pour les rides, fils d’or, fils crantés...), qui sont classés dans les dispositifs médicaux au même titre que les prothèses mammaires, sont sur la sellette (la toxine botulique, elle, n’est pas concernée, car elle a le statut de médicament). Le sujet de discussion ? Leur évaluation et leur mise sur le marché ne seraient pas soumises à des conditions suffisamment drastiques. Et quid de la surveillance des « produits » une fois qu’ils ont été injectés ? Des dizaines de nouveautés sont lancées chaque année et les industriels comme les médecins manquent de recul sur les effets secondaires survenant parfois des années après l’implantation. L’Afssaps* en convient et souhaiterait y remédier rapidement, via un guideline européen qui imposera aux fabricants de répondre aux mêmes obligations avant la mise sur le marché de leurs produits. Il est tout de même rassurant de savoir que, si tout n’est pas parfait dans l’univers du produit de comblement, entre 0,1 % et 1 % seulement des 600 000 doses injectées chaque année entraînent des effets indésirables graves. Comme on n’est jamais trop prudent, voici tout ce à quoi vous devez absolument veiller avant et après toute injection.

  • Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé.

Avant l’injection

Orientez-vous vers un médecin habitué aux injections : dermatologue, chirurgien plastique, médecin esthétique ou tout autre praticien pouvant justifier d’une formation en médecine esthétique.N’acceptez que des produits résorbables. Ce sont les plus sûrs car leur présence dans l’organisme n’excède pas trois à six mois. Ils sont, pour la majorité, dérivés d’acide hyaluronique. Il existe également des produits « lentement résorbables », persistant de six mois à deux ans. Leur innocuité totale n’est pas garantie. Il convient de distinguer les acides hyaluroniques (a priori fiables) des produits à base d’hydroxylapatite de calcium (Radiesse) et d’acide Poly-LLactique (New Fill, Sculptra), sur lesquels on a encore peu de recul. Quant aux produits « non résorbables », qui restent ad vitam dans le corps, ils sont fabriqués à partir de polymères acryliques ou méthacryliques ou de gel de polyacrylamide (associé ou non à de l’acide hyaluronique ou à du collagène). L’Afssaps déconseille fortement leur utilisation du fait du risque non maîtrisé d’effets indésirables graves, pouvant survenir longtemps après leur injection.Signalez au médecin impérativement vos traitements esthétiques antérieurs. Si vous avez reçu une injection quelques mois ou, même, quelques années auparavant mais ne savez plus quel produit a été utilisé, votre médecin se mettra en contact avec votre ancien praticien. Ne lui cachez rien, il en va de votre santé. La superposition de produits différents dans la même zone peut entraîner une réaction inflammatoire grave, de type granulome (boule indurée) difficile à traiter. En revanche, tous les acides hyaluroniques du marché sont compatibles entre eux.Sélectionnez les grandes marques. Restylane, Emervel, Juvéderm, Glytone... les produits issus de grands laboratoires pharmaceutiques ont l’avantage de présenter des études cliniques sérieuses, publiées dans des revues scientifiques de référence comme le « JEADV » (« Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology »). N’hésitez pas à questionner votre médecin sur l’origine du produit, et si celui-ci a fait l’objet d’une évaluation suffisante.

Après l’injection

Conservez votre carnet esthétique à vie. Idem pour tout autre document précisant les actes esthétiques pratiqués, le nom des produits utilisés, l’étiquette portant le numéro de lot, les zones du visage traitées.Signalez à votre médecin tout effet indésirable dont il informera l’Afssaps ou faites-le vous-même (afssaps.fr).Si vous perdez votre carnet de santé, contactez votre médecin. Il est tenu de conserver entre dix et quinze ans les dossiers médicaux de ses patients.

Posted in Médecine esthétique 06 juil. 2021
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