Heureux grâce au botox ?


Surprise : les injections de botox, quels que soient le site d’injection et l’indication médicale – migraine, spasmes, esthétique ­–, réduiraient les risques de dépression…

Le botox rend-il heureux

Les personnes qui reçoivent des injections de botox (ou toxine botulique de type A, une neurotoxine purifiée dérivée de la bactérie Clostridium botulinum, qui paralyse les muscles) sont-elles plus heureuses et moins dépressives ? La question peut faire sourire, mais elle n’est pas sans fondement : diverses études ont déjà suggéré que les injections de botox, en particulier pour des raisons esthétiques, seraient associées à un risque moindre de souffrir de dépression. Ce qui a donné envie à Tigran Makunts, de l’université de Californie à San Diego, et ses collègues, d’en avoir le cœur net.

Pour ce faire, ils ont analysé les données de 13 millions de rapports de la base FDA adverse event reporting system (FAERS), de l’agence du médicament américaine (la Food and drug administration ou FDA), dont plus de 40 000 patients avaient été traités au botox pour diverses raisons. Car le botox en tant que thérapie a d’abord été approuvé en 1989 pour le traitement des troubles des muscles oculaires, par exemple dans le cas de strabismes. Plus tard, on l’a utilisé non seulement en cosmétique (pour combler les rides), mais aussi pour lutter contre les migraines, les torticolis, l’incontinence urinaire et les spasmes associés à diverses pathologies. Et ce, en l’injectant à divers endroits : front, cou, membres, vessie… Makunts et ses collègues ont donc compilé toutes ces informations à l’aide d’un algorithme mathématique afin de déterminer l’incidence des symptômes dépressifs chez les utilisateurs de botox et chez ceux traités par d’autres moyens, pour les mêmes pathologies.

Résultat : les personnes ayant reçu des injections de botox, quels que soient le site d’injection et la maladie, présentent beaucoup moins de troubles dépressifs que les patients ayant reçu d’autres traitements. Ainsi, le risque de dépression diminue de 40 à 88 % chez les sujets traités au botox, pour 6 des 8 maladies analysées. Et ce, que la molécule soit injectée dans le front ou ailleurs dans le corps…

Par Bénédicte Salthun-Lassalle | publié le 15 septembre 2020 | sur Cerveauet Psycho

Posted in Médecine esthétique 10 oct. 2020
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